
Mots-clés : Asch Schalom
Varsovie
Asch Schalom
Bouleversé par la révélation de sa judéité, Zakhari Mirkin, fils d’un riche homme d’affaires, a quitté Pétersbourg pour se perdre et se trouver dans les masses juives de l’Empire russe.
Adieu le faste bourgeois : Zakhari loge parmi les prolétaires et les petits artisans de Varsovie, qui rêvent d’émancipation, d’assimilation ou de sionisme. Dans ce quartier surpeuplé aux coutumes impénétrables, on se bat pour manger et survivre, dans le dénuement et la solidarité. Mais on y est avide de savoir, et l’on commente les idées nouvelles comme naguère le Talmud. Et, les soirs de shabbat, on entonne en yiddish des chants révolutionnaires.
C’est dans ce bouillonnement social et intellectuel que Zakhari pense avoir trouvé son lieu. Mais s’est-il trouvé lui- même ? N’est-il qu’un « goy parlant yiddish » ? À la veille de la révolution d’Octobre, les manifestations ouvrières du 1er Mai, sous les drapeaux rouges, vont lui montrer la voie de la métamorphose.
Schalom Asch (1880-1957), l’un des principaux auteurs modernes de langue yiddish, a connu le succès au théâtre et bâti une œuvre romanesque dont les trois lieux sont le shtetl (Motke le voleur), l’Amérique (East River) et la terre de la Bible (Le Nazaréen). Varsovie est le deuxième volet d’une fresque, Avant le Déluge (1929-1931), précédé de Pétersbourg et suivi de Moscou (Archipoche).
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Du même auteur
Zakhari Mirkin, jeune bourgeois déjudaïsé, a fui les salons de Pétersbourg pour le « royaume des gueux » : les villes juives de Pologne, où bouillonnent les idéaux du sionisme et de la révolte. Acquis aux idées nouvelles, il ne songe qu’à libérer, avec l’humanité tout entière, les masses juives de l’Empire.
Aux premières heures de la révolution, il découvre la « Babel moderne » qu’est devenue Moscou. La demeure des Halperine, dont il devait épouser la fille, est réquisitionnée par les Gardes rouges, ne laissant aux maîtres des lieux que deux chambres où ils brûlent leurs livres et leurs meubles pour se chauffer. Quant à son père, il a été dépossédé de ses biens. Mais que peut encore le révolutionnaire pour l’« ennemi du peuple », dans l’abîme où sombre la Russie ?