
Mots-clés : Asch Schalom
Pétersbourg
Asch Schalom
Dans les cercles de la bourgeoisie juive de Saint-Pétersbourg, en ces années 1910, on ne parle que du prochain mariage de Zakhari Mirkin, fils d’un riche homme d’affaires, avec la fille de l’avocat Halperine, dont la renommée s’étend à tout l’Empire, attirant aussi bien les puissants que les rebelles opprimés par le régime.
Mais Zakhari ne se reconnaît pas dans ce milieu. Il sait ce qu’il ne veut pas : ressembler à son père, mu par l’amour du luxe et du pouvoir, cachant sa judéité comme il cache sa liaison adultère. Tandis qu’il se rapproche des juifs malheureux, dont il aime la foi, les espoirs et les révoltes, Zakhari découvre qu’il parle et comprend mystérieusement leur langue, le yiddish…
C’est le début d’une quête d’identité à travers les milieux et les destins juifs les plus divers car, écrivait Stefan Zweig, «c’est dans le cœur juif que Schalom Asch entend le mieux battre le cœur du monde ».
Traduit de l’allemand par Alexandre Vialatte
Schalom Asch (1880-1957), l’un des principaux auteurs modernes de langue yiddish, a connu le succès au théâtre et bâti une œuvre romanesque dont les trois lieux sont le shtetl (Motke le voleur), l’Amérique (East River) et la terre de la Bible (Le Nazaréen). Pétersbourg est le premier volet d’une fresque, Avant le Déluge (1929-1931), suivi de Moscou et Varsovie (Archipoche).
} télécharger un extrait (pdf) | télécharger un extrait ePub
Du même auteur
Bouleversé par la révélation de sa judéité, Zakhari Mirkin, fils d’un riche homme d’affaires, a quitté Pétersbourg pour se perdre et se trouver dans les masses juives de l’Empire russe.
Adieu le faste bourgeois : Zakhari loge parmi les prolétaires et les petits artisans de Varsovie, qui rêvent d’émancipation, d’assimilation ou de sionisme. Dans ce quartier surpeuplé aux coutumes impénétrables, on se bat pour manger et survivre, dans le dénuement et la solidarité. Mais on y est avide de savoir, et l’on commente les idées nouvelles comme naguère le Talmud. Et, les soirs de shabbat, on entonne en yiddish des chants révolutionnaires.
C’est dans ce bouillonnement social et intellectuel que Zakhari pense avoir trouvé son lieu. Mais s’est-il trouvé lui- même ? N’est-il qu’un « goy parlant yiddish » ? À la veille de la révolution d’Octobre, les manifestations ouvrières du 1er Mai, sous les drapeaux rouges, vont lui montrer la voie de la métamorphose.